Nous voilà une petite vingtaine sur le pont du Calypso III pour une sortie en mer d’après-midi, par marée basse et coefficient assez important. Notre rendez-vous est fixé par Jean Luc à 14h00, pour un départ de la cale du Naye sans délai. Il nous faut en effet, tenir compte de la problématique du seuil du port qu’il faut passer avant que le niveau de l’eau soit inférieur à 1,60 mètre (tirant d’eau du bateau y compris le pied de marin de sécurité).
Le temps est mitigé et humide, avec une sorte de mini crachin, un peu poisse. La mer de son côté est belle et pas un brin de vent à l’horizon. Nous partons pour le site de la Basse Chrétienne, à environ 45 minutes de navigation. Pas de souci, pas de mal de mer, pas d’ennui à bord. Les discussions vont bon train, les préparatifs débuteront qu’une fois sur zone.
Nous mouillons l’ancre et préparons une ligne de vie, au cas où. Premiers à l’eau, notre DP nous demande de vérifier si nous sommes au bon endroit et si la pioche n’est pas trop éloignée de la tête de roche. Descente dans le bleu. 18 mètres et du sable. Visibilité moyenne, entre 5 et 6 mètres, mais pas de tête de roche aux alentours. On remonte à la surface, et notre capitaine refait toute la manœuvre. Nouveau mouillage, nouvelle descente et cette fois, pile poil l’ancre est sur le site, juste au pied du tombant.
La promenade se déroule tout en douceur, dans une eau agréable avec ses 17°c et peu de courant. Nous faisons une main droite, un premier tour, puis un second tour dans les mêmes conditions et enfin une remontée en spirale jusqu’à une profondeur de 4 mètres, où nous faisons notre palier de sécurité, avant notre sortie en surface à seulement quelques mètres du bateau.
45 minutes sous l’eau à la découverte de la faune locale typique. Dès le début nous trouvons une petite langouste cachée dans un trou, puis homards, dormeurs, galathées et étrilles sont bien au rendez-vous. Un peu plus loin se sont de petite crevettes bouquet que l’on découvre à proximité de congres cachés dans leur trou. De petit crabes araignées sont également présents dans une faille près de la surface. Les bancs de tacauds se retrouvent dans les roches, ainsi que les grosses vieilles tachetées oranges et brunes. Quelques lieux sont aussi de passage. Rapidement, nous trouvons de nombreuses roussettes de plus ou moins grande taille et peu farouches tranquillement allongées sur la roche.. Paisibles, elles ne bouchent quasiment pas lorsque nous nous approchons d’elles ou les touchons en douceur. Les congres sont eux bien protégés dans leur trou. Nous en découvrons un dans une faille très étroite en position quasi verticale ; pas fréquent comme position.
De retour vers le sable, nous voyons arriver de nulle part une petite raie torpille d’environ 40 cm de diamètre. Elle se positionne entre deux eaux à seulement quelques centimètres du sable et moins d’un mètre de nous. Personne ne bouge pour ne pas rompre l’harmonie de l’instant. Certaines palanquées trouvent de belles seiches, nous n’aurons pas cette chance aujourd’hui.
De retour en surface, toutes les palanquées remontent à bord avec le soleil, qui a fait son apparition durant notre plongée. Le temps change bien vite dans la baie de Saint Malo. Comme il se doit, nous partageons gâteaux maison et industriels, boissons chaudes et bonne humeur. Le retour au port ce fait à toute petite vitesse, car la marée est encore très basse et le fameux seuil toujours aussi bas, ne nous permettant pas de passer avant 18h15. Nous tournons un peu du côté de l’estuaire de la Rance et Bizeux. Nous en profitons pour faire le tour d’un grand navire de croisière mouillé en face de Dinard et revenons doucement à l’entrée des Bas Sablons. Encore quelques temps d’attente et hop, nous voilà au quai après un bel après-midi en mer. Pour un mois d’octobre, nous sommes bien heureux de cette arrière-saison.
A la prochaine fois sous les eaux de la Manche et le soleil Breton.
Thomas