Alors que tous les éléments étaient avec nous (mer calme, temps magnifique, coefficient de marée correcte) on a bien failli ne pas sortir en mer ce jeudi, faute de Directeur de Plongée disponible. Jusqu’à mercredi matin le fichier d’inscription du site internet indiquait bien des plongeurs en nombre, un pilote, mais pas de DP. Heureusement, dès l’après midi la situation s’est rapidement modifiée et nous avons fini par remplir le bateau avec pas moins de 20 plongeurs sur le pont.
Donc rendez vous sur la cale du Naye pour un départ en fin de matinée avec en perspective une après midi bien agréable. C’était sans compter l’affluence touristique du 15 août et les bouchons malouins dus à l’ouverture de l’écluse du port de commerce. Comme de bien entendu, les automobilistes de passage restent plantés dans les ronds points et sur la route, depuis le port, jusqu’à l’hôpital. Donc pour faire le kilomètre qui nous sépare du bateau il nous faut patienter plusieurs dizaines de longues minutes en nous agaçant et pestant contre tous ces badauds qui bloquent la circulation. Manu tendu comme un élastique menace même d’appeler la police pour faire dégager le rond point et permettre l’accès au Club afin d’assurer les gonflages des blocs. Votre serviteur, également bloqué à moins de 500 mètres du quai est obligé de téléphoner aux uns et aux autres pour prévenir de sa mésaventure et indiquer qu’il sera bien sur le bateau dans les temps (ou presque).
Enfin, le pont vers l’intra muros fini par s’ouvrir et le flux des touristes se fait plus fluide. L’arrivée sur la cale du Naye est là aussi assez folklorique avec pas mal de monde à la recherche d’une place de stationnement, de mises à l’eau de bateaux, de déchargements de poissons des pécheurs professionnels et d’embarquement des clubs de plongée du coin. Une vraie pagaille ! Etant à la bourre et juste limite par rapport à l’heure du départ prévue, le Calypso III a déjà quitter le quai et tourne dans le port en m’attendant. L’annexe vient me chercher avec tout mon Bazard et nous avons juste le temps de rejoindre le navire amirale et d’embarquer tout le fourbis avant que nous prenions enfin la mer pour le site du Vieux Banc.
La navigation est tranquille et dure une petite heure, le nez dans le courant de la mer montante. Nous profitons pour discuter et prendre un petit encas avant la plongée. Sur zone, pas mal de plaisanciers sont déjà là ; des pêcheurs à la ligne que nous allons rapidement faire fuir et qui vont nous maudire car les prises avaient l’air pas mauvaises aujourd’hui. Rapidement nous nous préparons et le DP nous donne l’autorisation de mise à l’eau. Le site est assez vaste ce qui permet à chaque palanquée de se promener sans croiser d’autres bulles que les siennes. Chacun y va de sa direction, les uns dans les failles vers l’Est, les autres plein Nord en direction du tombant, d’autre sur le plateau couvert de laminaires puis vers le sable à 25 mètres. En définitive, l’orientation n’est pas si simple car le secteur est vaste, la visibilité d’environ 5 mètres et la forte ressemblance des roches trompent pas mal d’entre nous. Quelques uns réussiront quand même à retrouver le mouillage (plus par chance d’ailleurs), mais la majorité feront surface au parachute à plus ou moins longue distance du bateau. Gérard et Karl son fidèle compagnon de palanquée ont aperçus une vieille ancre sur un fond déjà assez éloigné du mouillage ; Alain et Henri ont navigués autour du mouillage sans trop prendre de risque sur l’orientation ; Manu et Sylvie ont tournés tranquillement et ont retrouver la chaîne avec une chance déconcertante. Les photographes de la journée ont préférés la macro aux images d’ambiance. les résultats semblent meilleurs même si Loïc a eu quelques difficultés avec son appareil en début de plongée.
De retour sur le pont, nous profitons de cette belle journée en mer pour fêter au Rosé bien frais un anniversaire (dont, par charité chrétienne, nous tairons le nombre des années). Le saucisson, les gâteaux, le fromage (Curée Nantais de chez Bordier – information pour Luc qui se demandait bien ce qu’il en était exactement) sont partagés dans la bonne humeur sous un soleil tropical. Après ces agapes festifs, nous reprenons la mer direction Saint Malo. Sur le retour, un banc de dauphins ou marsouins (on ne sait pas trop en définitive) font leur apparition à quelques encablures du bateau. Nous faisons demi tour et nous rapprochons des bestioles qui filent à l’Anglaise. On repart et les voila qui ressortent de nouveau leur nageoire à l’arrière du Calypso III. On refait demi tour et définitivement ils replongent pour ne plus refaire surface. Quel spectacle !
L’arrivée au port est ponctuée d’une petite course avec un pécheur professionnel qui aimerait bien nous piquer l’accès au quai juste sous notre nez. Loïc plus malin le distance de peu et nous stationne pile poile pour permettre le déchargement du matériel et d’une grande partie de l’équipage. Cette journée en mer est chargée de bons souvenirs pour tout le monde et nous n’aurons que l’embarras du choix pour nos discussions de demain à l’heure de l’apéro du vendredi.
