En ce long pont de l’Ascension, la météo est au rendez-vous : grand ciel bleu, soleil, températures estivales et légère brise pour se sentir bien.
Les Parisiens et les Rennais ne s’y sont pas trompés, la route est chargée, les parkings sont bondés, les mises à l’eau à la cale du Naye sont ardues (voire tendues) et la ville de Saint Malo grouille comme en plein mois de juillet.
Pour le CSCE, l’heure du départ est fixée par Jean Luc, notre DP/Pilote du jour, à 11h45 pour une marée basse à 14h26. Les places de stationnement sont chères tant pour les voitures que pour les bateaux. Nous faisons la queue comme tout le monde et gardons notre calme tant les tensions sont fortes entres les plaisanciers du port, peu habitués à ce remue-méninges. Peu avant l’heure dite, nous voilà partis pour le grand large, direction La Basse Poulverre.
La mer est calme et les 45 minutes de navigation se déroulent aisément. Sur zone, le mouillage est mené à la perfection, tout au moins pour le lancer d’ancre, car pour la maitrise de la chaine, c’est une autre histoire. Pas de chance, cette dernière saute du guindeau et file tout droit vers le fond de la Manche, impossible de la rattraper à la main. Heureusement, les 50 mètres de chaine sont solidement fixés au bateau par un bout qui nous évite de perdre le précieux amarrage. Rapidement remis de cette petite péripétie, nous profitons du paysage avant de se préparer doucement.
Sans crier garde, nous voyons arriver un premier, puis un second bateau du club de plongée malouin voisin. Le pilote du premier navire à la bonne idée de mouiller sur le site de La Basse Chrétienne ; site très approprié pour ce jeudi d’Ascension. Le zodiac suivant souhaite se mettre à couple avec sa vingtaine de plongeurs à bord. Après une rapide discussion entre hommes de l’art, ils partent sur une autre tête de roche à quelques encablures. Nous revoilà bien tranquilles pour l’après-midi.
Une bonne heure avant la marée, notre DP nous donne l’autorisation de sauter à l’eau. Il est vrai qu’ici le courant commence à faiblir avant l’heure de l’étale ; allez savoir pourquoi ?
L’eau est agréable en ce début d’après-midi. Je note 15°c à mon ordinateur. La visibilité est elle aussi au rendez-vous, avec pas loin de 5 à 7 mètres sans difficulté pour distinguer nos binômes. Que du bonheur en perspective ! L’ancre est effectivement bien posée, parfaitement à plat sur le haut de la tête de roche à environ 7 mètres de profondeur. De là, nous découvrons le secteur et descendons tranquillement jusqu’à 15 mètres. Les tombants sont splendides dans cette lumière très présente. Nous tombons régulièrement sur des petites araignées, des dormeurs, des homards, dont l’un en pleine eau, mais aussi quelques coquettes, tacots et lieux. Les amas rocheux forment de petite grottes, des failles et des sortes de canyons que l’on découvre derrière les laminaires. Un petit dédale où l’on peut rapidement se perdre.
Le retour au mouillage peut ainsi être légèrement chaotique car toutes les têtes du site se ressemblent beaucoup. Pour notre part, nous profitons d’un palier en haut d’une roche pour jouer avec une belle roussette qui ne pensait certainement pas être agacée comme cela aujourd’hui. Hors de l’eau, nous constatons que nous sommes encore un peu loin du bateau et devons faire un capelé d’une bonne soixantaine de mètres pour rejoindre le Calypso III. Galère ! D’autant plus galère, que notre compagnon d’infortune chope une crampe et a du mal à palmer avec une seule jambe. Bon gré, mal gré, et grâce à la ligne de vie que nous réussissons à récupérer nous revenons à l’échelle sereinement, après 45 minutes d’une belle plongée.
Chaque palanquée du jour a pu profiter de son séjour subaquatique, certains ont même filmé leurs exploits, d’autres les ont photographiés avec du matériel quasi professionnel. On attend les images pour nous en mettre plein la vue.
Le retour aux Bas Sablons s’est fait à petite vitesse afin de ne pas arriver trop tôt devant le seuil toujours aussi infranchissable, tant que l’eau n’est pas à plus d’un mètre cinquante. Grand bien nous fasse, car la foule était toujours à la cale et là encore il fallait jouer des coudes pour pouvoir se poser à quai. Calypso III étant le plus gros de la bande, il était plus facile pour nous de gagner à ce petit jeu…
Texte: Thomas M
Photo: Jean-Luc L