Le grand week end du 14 Juillet vient de débuter et nous voila une petite vingtaine de plongeurs tous niveaux sur le pont du Calypso III prêt à partir pour une après midi farnienté, au soleil et sur une mer quasiment calme. La météo marine nous prévoit une belle journée ; sans doute la meilleure de la période, alors même qu’un léger vent de Nord Ouest vient clapoter les petites vagues de la Baie de Saint Malo.
Lionel notre capitaine du jour nous dirige sur l’épave du Fetlar à quelques encablures de l’île de Cézembre. La promenade en mer est sur petite vitesse car rien ne nous presse. Mieux vaut passer un peu plus de temps dans la baie protégé de la houle par les différentes iles que de se précipiter au large et devoir attendre au mouillage une heure et demi dans le ressac ; nos estomacs nous le remercie déjà.
Après presque 40 minutes de navigation en père pénard, nous arrivons à la bouée signalant l’épave. Un zodiac y est déjà amarré et nous nous apercevons rapidement qu’il s’agit de Jean Paul un plongeur du Club qui est venu en famille faire sa petite plongée. Nous nous organisons pour arrimer tout ce beau monde et commençons à patienter tranquillement en attendant l’étale. Au soleil pour certains, à l’ombre pour d’autres, chacun trouve sa position en discutant ou en faisant une petite sieste digestive. Une heure avant l’étale, Bernard notre directeur de plongée, nous propose de nous préparer et nous explique le site (pour les rares qui ne le connaissent pas déjà). Les palanquées sont rapidement mises à l’eau et tout le monde se retrouve par moins 18 mètres dans une eau douce (18°c) avec un léger courant. La découverte de l’épave se déroule tout en douceur, sans se presser ; d’aucun dirons qu’on en voulait pour notre argent et que
nous voulions absolument vider nos bloques avant de remonter en surface.
Mais non, il s’agissait d’un simple bonheur de plonger, de profiter de la tôle rouillée, des bancs de lieux, des vieilles, des grondins peu farouches, du gros homard planqué à l’avant dans les tuyaux, de son collègue dormeur que Michel a tenter de sortir de son trou sans succès, des deux seiches un peu craintives qui nous ont rapidement semés lorsque nous les approchions, du congre tapi au sol dans un tuyaux crevé… La promenade dans les entrailles de la bêtes était là aussi un beau souvenir, même si les outrages du temps commencent sérieusement à se faire sentir d’année en année. Mais bon, on arrive quand même à traverser la salle des machines, entrer dans les différentes cales et profiter des poches d’air coincées dans les plafonds de la proue.
Après presque une heure passé dans l’eau, il nous fallait bien revenir à la surface et profiter une nouvelle fois des victuailles apportées par tout un chacun. Rosé, Savagin du Jura (plus ou moins apprécié des amateurs de bonnes chaires), gâteau au chocolat, petits saucissons secs. merci à tous de penser à nos ventres après ces moments de détente sous marine.
Le retour au port devait là encore se faire à petite vitesse et cette fois pour tenir compte du seuil qui nous oblige à patienter jusqu’à ce que la marée apporte au minium 1,40 mètre d’eau au dessus du mur de béton ; faute de quoi notre fier destrier resterait coincé les deux quilles bien à cheval sur le barrage. Donc retour tranquille avec visite guidée des Haies de la Conchée, du Fort de la Conchée, des Grand et Petit Bey et tout cela sans aucun supplément. Merci capitaine.
Après cette belle journée en mer, on se demande pourquoi certains veulent chercher leurs plongées dans les mers du Sud. Que vont ils y trouver de plus que dans notre Manche Bretonne ? Pour ma part, je profite encore quelques semaines de ce spectacle avant une prochaine migration vers le Golf du Morbihan où le travail m’appelle. J’aurai sans doute encore quelques occasions de vous narrer mes souvenirs sous marins malouins, avant que d’autres prennent la main sur le clavier et poursuivent l’histoire.