Samedi 12 octobre 2013 : Des anémones bleues et vertes dans le courant de Bizeux

Depuis plusieurs mois nous bénéficions d’un nouveau site internet mettant en valeur les diverses activités du CSCE. Très pratique et ludique, il permet à chacun de découvrir notre actualité, nos projets et de partager nos petits bonheurs du quotidien. L’ancien site tout aussi sympathique était géré par Franck qui, malheureusement a dû passer la main il y a quelques mois du fait d’un éloignement géographique sur Paris. Ainsi, Samir notre nouveau Web Master, a relever le défis de mettre à jour en quasi temps réel les pages d’informations de notre nouveau site internet, remis au goût du jour. 
 
Autre intérêt de notre site internet est la nouvelle possibilité de s’inscrire en ligne plusieurs jours à l’avance pour les sorties en mer programmées le week end ou en semaine. Paradoxalement, cette facilité qui devrait inciter tout un chacun à se positionner très en amont des dates de plongées, peut aussi devenir un handicap assez frustrant. L’exemple de cette semaine est assez parlant. Il doit nous faire réfléchir à nos pratiques et nous inciter à changer nos habitudes.
 
Ainsi, dès le début de la semaine, nous pouvions voir qu’une demi douzaine de plongeurs souhaitaient prendre la mer ce samedi. Nous pouvions aussi constater qu’aucun d’entre eux n’était en capacité de piloter le bateau et n’avaient encore moins les prérogatives de Directeur de Plongées. Jusqu’à hier soir 19 heures 30, la situation est restée dans ce statu quo, au grand dame des potentiels plongeurs. La soirée avançant, d’autres plongeurs se sont inscrits sur la liste, mais toujours pas de pilote ni de DP. Certains regardant l’avancée de cette programmation en ligne et ne voyant pas de confirmation ont même renoncés à s’inscrire à la sortie du jour. Heureusement et après quelques palabres et négociations familiales, un pilote, puis un DP se sont portés volontaires pour encadrer les palanquées de ce matin. Grand merci à Yves et Luc, car sans leur participation, point de salut et tout le monde serait resté à la maison ou serait aller faire les courses au super marché.
 
Donc ce matin, sortie en mer à l’heure de l’apéro. Peu de monde sur la cale du Naye et il est presque facile de stationner malgré la présence de camping cars assez encombrant sur le parking. Après quelques conciliabules, nous décidons de prendre le large direction le Fort de la Conchée. Normalement ce site doit être protégé du vent et de la houle qui s’annoncent assez forts et d’Ouest. Peu de temps après être sortie du port, nous constatons qu’effectivement la mer est agitée. A peine plus loin, les vagues commencent à taper un peu plus fort encore. Yves préfère renoncer à cette destination initiale, ne souhaitant pas gérer un cargaison de malades et le nettoyage du bastingage couvert de vomis. Grande et belle décision ! Retour vers la cote et direction le site de Bizeux dans l’estuaire de la Rance, juste après le barrage (côté mer) et l’usine marée motrice. Comme nous sommes très en avance sur la marée et encore plus de l’heure de coupure des turbines du barrage, les spécialistes du site nous conseillent de ne pas sortir de la zone de sécurité : à gauche de la Vierge de Bizeux un tas de tôles et à droit de l’ilot le tombant donnant directement sur l’ancien lit de la rivière. Dépassé ces repères, nous risquons de subir le fort courant et rapidement nous épuiser. A quoi bon !
 
La mise à l’eau est assez rapide. Il faut dire que malgré le beau soleil de cette fin de matinée, la température n’est pas très haute (environ 12 à 14°c) et un petit vent d’Est nous glace les os. La tôle aluminium du bateau nous gèle les pieds et l’absence de bâches pour nous protéger de la brise nous fait bien défaut. Arrivé au bout du mouillage, nous constatons que le courant est encore assez puissant. La descente dans le bleu (un peu verdâtre en réalité) se fait rapidement puisque nous n’avons que 10 mètres de fond à l’aplomb du bateau. Comme nous l’a conseillé Luc, nous explorons les roches comprises entre les deux pointes de Bizeux. Malgré la protection de la roche, nous ressentons un fort courant de travers qui nous oblige parfois à nous accrocher aux cailloux pour avancer. Rien de très plaisant et pas très sécurisant pour les plongeurs les plus novices ou en formation. Nos deux compères Laurent et Stéphane qui transportent avec eux un ponis pour parachever leur formation « nitrox confirmé » sont encore plus encombrés que nous. Ils s’en sortent toutefois pas trop mal, malgré le sur poids et la gène que ce matériel surnuméraire génère.
 
La plongée se déroule donc dans une eau encore douce pour la saison, avec une température comprise entre 17 et 18°c et avec une visibilité moyenne (environ 2 à 3 mètres). Le courant reste puissant tout au long de notre quarantaine de minutes sous l’eau avec un léger répit coté « tombant ». Notre escapade nous permet de découvrir le sentier sous marin aménager par le Codep 35 et régulièrement visité par les plongeurs du coin et ceux venu d’ailleurs (voir même de l’étranger ou de France). La faune est représentée par quelques coquilles Saint Jacques, de petites vieilles tachetées orangées, un beau banc de petits lançons, de nombreuses étrilles de belle taille, quelques homards, des seiches et de superbes anémones verte au pointes bleutées. L’effet du courant dans les branches de cette petites bestioles est très sympa à observer, mais il est aussi très représentatif de ce que nous subissons nous même du fait de notre volume et encombrement. Coté flore, peu de chose à voir, hormis quelques algues coté « Tombant ». Comme il se doit, le retour au mouillage est quasi impossible à réussir sur ce site du fait de la faible visibilité et du manque de repère vraiment identifiable. Les sorties en pleine eau sont dont au rendez vous de toutes les palanquées ; la notre s’offrant même le luxe d’émerger à une bonne cinquantaine de mètres du bateau, dans le jus et devant palmer comme des bons diables pour revenir à bord. Maudis soit le capelé et les essoufflements !
 
De retour au port, une dernière plongée à l’aplomb du quai permet de récupérer un équipement tombé à l’eau juste avant notre départ du matin. Après quelques minutes de recherche, nos courageux explorateurs reviennent vainqueurs de cette dernière épreuve. Félicitations !
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