L’été est maintenant bien présent sur Saint Malo depuis plus de deux semaines avec des températures de folie pour la région, dépassant très souvent les 26 / 28 °c en journée. Le soleil brille, le ciel est bleu et le vent est quasi nul. On ce croirait sur la Côte d’Azure ! Evidemment, il fait super beau les jours de boulot et aujourd’hui que l’on sort en mer, le temps est plus chagrin ; un peu de grisaille, une température plus basse, une promesse de grain avant la fin de l’après midi. Cas cela ne tienne, nous sommes tout de même frais et dispo pour une belle plongée marée basse sur le site de la Basse Poulverre.
Après avoir embarqué tout le monde à la cale du Naye vers 13h15, nous prenons la direction du large et arrivons une quarantaine de minutes plus tard sur zone. L’ancre est mouillée et sans attendre, nous nous préparons et nous mettons à l’eau. Très en avance sur l’heure théorique de la marée, nous n’avons cependant pas de courant en surface, ni au fond. La visibilité s’est bien améliorée depuis 15 jours et malgré les particules dans la zone des 4 à 5 mètres, nous voyons assez facilement à 6 ou 7 mètres et en tous les cas suffisamment pour ne pas perdre son binôme photographe. Le site étant assez vaste, nous n’avons pas l’occasion de croiser les autres palanquées qui pourtant sont nombreuses aujourd’hui avec pas moins de 10 couples à patauger dans la grande bleue. D’aucuns sont partie vers l’avant, d’autres vers l’arrière ou encore en main droite et main gauche. Une chose est sur, peu ont retrouvé le mouillage et les remontées en
surface ont été gérées à l’ancienne et sans parachute pour la grande majorité d’entre nous (sauf Erick qui comme l’indique Olivier avec perfidie, utilise le sien à chaque plongée, très probablement pour montrer à tout le monde qui sait s’en servir et non qu’il aurait un mauvais sens de l’orientation sous marine ? ! ? !).
L’eau étant douce (environ 17°c) nous profitons pour prendre notre temps et découvrir les roches, les petites failles, les trous, les canyons dans les laminaires durant 40 à 50 minutes sans ressentir la fraicheur habituelle de l’environnement. Quelle chance pour la saison ! Nos découvertes nous permettent de voir de belles coquettes bleues et orangées peu farouches et qui viennent au contact sans sourciller. Les homards, petits et gros sont également de sortie, ainsi que les araignées, un beau dormeur, les belles étrilles et un drôle de crabe tout rond à peine velu blotti dans une faille à quelques brasses du mouillage. Plus loin nous trouvons une superbe anémones à gros pied et aux multiple bras d’une couleur verte tirant un peu sur le jaune pale. Un congre est bien caché dans un trou et son gros œil noir nous regarde d’un air peu engageant. Sur le retour, un de ses congénères nous file entre les palmes en pleine eau et va se planquer
dans une petite grotte ; nous ne le reverrons plus. Mais le plus beau de tout le bestiaire observé cet après midi revient à Erick qui nous dit avoir vu et presque touché une magnifique Raie (Mantas ou Taspenade, il n’est pas très sur). Etant le seul à nous en parler, nous lui faisons confiance pour la race et la taille de sa bestiole ? !
Sur le pont nous profitons de quelques instants pour déguster gâteaux maison et industriels, accompagnés de café chaud et de quelques cerises fraichement cueillies du jour. Un vrai délice ! Après quelques frayeurs lors de la remontée de l’ancre que nous pensions coincée dans la roche, nous avons rapidement repris la route du port de Saint Malo car un grain approchait et tombait déjà sur la cote au niveau du Cap Fréhel et de baie de Saint Briac. Arrivée à hauteur de Cézembre, alors que la vedette des Affaires Maritimes nous doublait à fond les gamelles par la bâbord, nous croisons deux magnifiques bancs de dauphins que Bernard décide de suivre quelques minutes. Comme des gamins, nous les observons avec gourmandise avant de rapidement se cacher dans la cabine du Calypso 3 et sous les bâches car la pluie commence à tomber de plus en plus drue. Arrivée au port des Bas Sablons, nous sommes sous les tropiques en période de mousson, la
flotte tombe à plein régime et nous hésitons à sortir du bateau. Mais bon, il faut bien y aller et de toute manière, nous ne sommes pas en sucre et ne risquons pas de fondre. Les autres clubs du coins sont aussi présent et débarquent également leurs équipages. Tout le monde sort rapidement son Bazard et se presse pour récupérer sa voiture avant d’être complétement trempé. Beau souvenir humide après cette sortie assez tranquille et riche en observations marines.
Thomas.