L’automne est bien présent en ce samedi de début novembre, il fait un temps chagrin, gris et humide, avec vent et grosses averses. La météo prévoyait depuis le milieu de semaine un bon coup de vent pour ce week end avec des vents de plus de 20 nœuds samedi et forciçants pour dimanche. Bernard qui a programmé cette dernière sortie Handi de la saison à hésité jusqu’à hier soir pour maintenir cette plongée. Mais bon, comme nous sommes une petite douzaine de courageux à nous être inscrits pour mouiller nos combinaisons, le bateau va prendre la mer, malgré ces conditions climatiques peut à même.
La préparation du Calypso III débute en milieu de matinée depuis le ponton et une grande partie des moussaillons monte à bord depuis cette partie du port. Il faut dire que nous sommes samedi et que le parking de la calle du Naye est payante toute la journée. En venant de ce coté des Bas Sablons, on à plus de places et c’est gratuit (pour le moment en tous cas) ; ça donne quelques avantages non négligeables à prendre en compte. Une fois notre fier destrier équipé, nous prenons le large direction l’autre coté du port pour rejoindre le reste des plongeurs en attentes d’embarquement. Rapidement tout le monde est à bord et équipe son matériel en se protégeant des intempéries. La pluie tombe drue avec des averses particulièrement intenses qui mouillent bien son homme.
J’ai la désagréable opportunité de tester la chose lors de mon retour des locaux du club avec mon bloc qui avait un petit besoin de gonflage. Les 5 minutes nécessaires pour faire le chemin ont suffit à me tremper de la tête au pieds. Bernard, plus malin est rester tailler le bout de gras avec les collègues du club d’à coté juste le temps que le trombe passe. Il arrive tout guilleret au bateau, sec comme un coup de trique, alors que moi je dégouline de partout ; si j’avais su, j’aurai pas venu !
Une fois tout le monde à bord et vue la météo du jour, nous prenons la direction d’un site protégé : le plateau de Bizeux, à l’entrée de la Rance, juste devant le barrage. Il s’agit d’un site sur un fond de 8 à 10 mètres qui ne subit quasiment pas les courants de marée ou du barrage. Pour une sortie handi un jour de gros temps, c’est le site qui va bien. Lionel mouille l’ancre à une trentaine de mètres des première roches de Bizeux. Une petite marche arrière et on rejoint la bouée officielle du CD 35 que nous crochetons par la poupe. Notre Calypso III ne va pas bouger dans ces conditions, même si le vent pousse fort par Nord Ouest. Une fois à poste, nous nous équipons et le DP nous donne les palanquées, les paramètres de plongée et les dernières consignes de sécurité.
Tout le monde se met à l’eau avec comme objectif de découvrir le sentier sous marin installé là depuis environ deux ans. Il s’agit d’une petite attraction avec une vieille ancre, des vieux canons d’époque, des tôles tordues… Normalement la faune doit aussi être au rendez vous, avec homards, lieux, congres, dormeurs, étrilles, anémones à pointes bleues, éponges jaunes en forme de petite balle de tennis, tacauds, vieilles tachetées orange…
Nous voila partie dans une eau douce pour la saison, entre 14 et 15 °c, mais avec une visibilité assez moyenne, seulement 3 à 4 mètres selon la profondeur. Notre espace de jeu est malgré tout limité par la taille de l’ile de Bizeux, qu’il nous faut absolument respecter. En effet, les courants du barrage sont puissants à cette heure de la journée et dès lors que nous aurions à dépasser les pointes Est et Ouest, nous risquerions de nous faire embarquer au large, direction Dinard ou Cézembre. Tout le monde fait bien attention à rester dans la zone de sécurité et à tenter de faire son petit bout de chemin pendant l’heure qui nous est accordée. Les caméramans tentent de filmer leurs parcours, mais les conditions ne sont vraiment pas extra et les résultats risquent d’être un peu décevant aujourd’hui. D’autant plus pour Michel dont le phare tombe en carafe au beau milieu de la plongée.
Sur le chemin, d’aucun tombe sur de drôles d’objets en forme de poire et très concrétionnés. On dirait de veilles grenades de la guerre de 40. Après en avoir fait l’observation à bord il est décidé de remettre le tout à l’eau, car rien nous prouve qu’en fin de compte il ne s’agit tout simplement pas de simples pierres rosâtres, couvertes d’algues et de mousse. Par contre, point de canons en vu, ni d’ancre ancienne pour toutes les palanquées (sauf celle du chef ! ? ! ?). Pourtant nous avons pas mal navigué de droite à gauche, des devant vers l’arrière, de haut en bas. Rien, pas de vieux bronze à l’horizon ; juste de vieilles tôles tordues et des homards cachés dessous.
Donc, après nos pérégrinations subaquatiques, nous remontons à bord et nous changeons bien à l’abris des bâches qui nous protègent du vent et de la pluie. Ca caille quand même pas mal et l’humidité nous pénètre de partout. L’heure de l’apéro et des sandwichs est désormais arrivée, café et thé chauds sont aussi partagés pour nous réchauffer. Un punch au Rhum nous est aussi proposé, juste histoire de penser au soleil des Antilles. Le seuil du port des Bas Sablons étant bloquant pour notre navire pour au moins une heure, nous prenons le temps discuter, de partager nos histoire d’anciens combattants, ou de remplir nos carnets de plongée. Le retour à la cale du Naye se fait à petite vitesse, toujours sous la pluie et le vent. Décidemment, elle ne nous aura pas quittée de la journée cette foutue météo. Et comme il se doit, le débarquement se réalise pile poile lorsqu’une dernière grosse averse nous tombe dessus. Pour ceux qui étaient passer entre les gouttes jusqu’à présent, la fête est finie et eux aussi profiteront bien de cette pluie automnale, bien glaciale. Enfin, tout le monde va pouvoir rentrer chez soi et se réchauffer devant sa cheminée ou son radiateur préféré… Pour la dernière Handi de l’année, nous avons été gâtés ; l’année prochaine on nous promets des températures tropicales et des eaux cristallines ; changement climatique oblige ! ! !
Thomas
