En ce jour d’Assomption mariale, rendez vous est donné à la cale du Naye pour un départ marée montante à 09h00. Faisant suite à l’un des plus importants coefficients de l’année, le port est déjà bien plein lorsque nous arrivons et préparons nos équipements sur le pont du Calypso III. Le temps semble tourner au beau, mais le vent est déjà présent et la mer moutonne dès la sortie des bassins. Cela risque d’être sportif.
Ce matin, le bateau est complet et compte pas moins de 23 plongeurs tous niveaux confondus. Même si notre barcasse est spacieuse, il faut quand même un peu d’organisation et de rangement pour que chacun puisse retrouver ses petits dans de bonnes conditions. Rapidement, les sacs et caisses de matériels sont poussés sous les bancs libérant ainsi les deux allées et les passerelles avant et arrière. Les blocs sont gréés, la fuite du détendeur de Sylvie est gérée par un rapide changement d’équipement et nous voila parti direction le Fort de la Conchée, où nous espérons trouver un site au calme pour une mise à l’eau sereine.
La mer est hachée. Elles ne forment pas une belle et grande houle comme nous le rencontrons régulièrement, mais de petites vagues, très courtes et dérangeantes. Les plus fragiles d’entres nous commencent rapidement à sentir les effets nauséeux du mal de mer : maux de ventre, sueurs froides… Malgré les médicaments pris de manière préventive, rien n’y fait et nous voila allongés sur le pont ou en train de dormir sur les bancs et le bastingage. Heureusement, le petit déjeuner du matin est resté dans l’estomac et nous avons résisté à la forte tentation de nourrir les poissons de La Manche.
Après quasiment ½ heure de navigation dans ces conditions peu plaisantes, notre pilote et DP constate avec regret que les conditions de mer dans le secteur de la Conchée ne sont pas propices à la plongée et encore moins à la sécurité de tous. Rien n’y fait, toute la zone reste agitée et beaucoup trop dangereuse. Décision est prise de revenir vers Saint Malo et de tenter un repli stratégique sur le site de Bizeux, à l’entrée de l’estuaire de la Rance, juste devant le Barrage de l’usine marémotrice du même nom. La navigation dans ce sens est légèrement plus facile car le vent et les vagues vont à peut prêt dans le même sens et portent le bateau à sa destination. Arrivée au pied de la Vierge de Bizeux, la marée est franchement haute et le courant en direction des vannes du barrage est impressionnant. Les bouées des mouillages ainsi que les poteaux de signalisation subissent de fortes pressions et nous les voyons bouger de manière impressionnante. Dans ces conditions, il n’est pas possible de rester sur place et encore moins de plonger ; le risque étant qu’une palanquée se fasse entrainer par le courant dans les turbines du barrage. Décision est donc de nouveau prise de reprendre le chemin de Saint Malo, de ce mettre à quai et d’attendre l’heure de l’étale du barrage vers 13h00.
De retour au Bas Sablons, une partie de l’équipée doit quitter le bord, ne pouvant rester toute la journée pour cause de raisons personnelles, familiales ou professionnelles. On a bien failli ! C’est bien dommage ! Mais parfois quand ça veux pas, ça veux pas ! Et ce sera pour une autre fois. Enfin, pour ceux qui sont restés, le petit film de Jean Luc publié sur le site du CSCE montre bien notre aventure du jour.
Thomas Maréchal